Notre visite à « La Tajea » aura été comme une oasis de bien-être dans notre escale aux Canaries. Perchée sur les hauteurs qui dominent le port de Los Christiano, dans le sud de l’île de Ténérife et aménagée sur une ancienne friche, cette petite communauté semble vivre en dehors du temps et de la société de consommation.
Guidés par Natasha Castellano, fondatrice du lieu, nous découvrons l’endroit et sommes tout de suite marqués par la différence visible entre le jardin luxuriant actuel et l’ancienne culture de bananiers dont témoigne encore les restes du système d’irrigation et d’autres vestiges qui jonchent le sol.

La partie actuellement utilisée est un îlot de verdure qui accueille en son centre un restaurant ombragé, où sont proposés les produits du jardin à une clientèle d’habitués. Tout en bois et utilisant les arbres comme parasols naturels, il s’en dégage une ambiance chaleureuse de « Guinguette tropicale ».
Comme nous l’apprend Natasha, le restaurant était dans un premier temps ouvert tous les week-ends, mais il était difficile de faire face à la demande croissante et il était donc devenu préférable de diminuer l’affluence pour pouvoir accueillir dans de meilleures conditions.
L’idée à la base du projet est de proposer une cuisine bio de qualité, avec des produits cuisinés et cultivés sur place.
L’idée à la base du projet est de proposer une cuisine bio de qualité, avec des produits cuisinés et cultivés sur place. D’encourager la curiosité du visiteur en l’invitant à se promener dans les allées, de partir à la rencontre de ce qu’il mange. Par ce biais, reconnecter l’Homme à la nature et lui donner envie de mieux préserver son environnement.

Nous continuons notre visite par les sentiers qui quadrillent le potager. Un parcours à travers des jardins en cascades, qui n’en finissent plus d’exposer leurs merveilles : bananes, papayes, fruits du dragon, aubergines, salades de toutes sortes, etc. Il y a de tout ici et on a l’impression que toutes ces variétés s’épanouissent dans ce paysage pourtant aride à première vue. Le système d’irrigation, la place de chaque arbre et chaque plante, la gestion de l’ombre et de la lumière, le paillage du sol : tout est pensé pour tirer le meilleur de l’endroit et produire de façon biologique, sans utiliser aucun produit chimique.


Nous en apprendrons bientôt plus sur les techniques utilisées par la petite communauté de La Tajea pour cultiver cette terre difficile (en vidéo les principes de permaculture utilisés et expliqués par Natasha).
Si nous pouvons parler de communauté, c’est que les occupants de cet endroit ne se contentent pas d’un restaurant et d’un jardin potager, ils habitent aussi sur place et pas dans n’importe quel type de maison : des bioconstructions, des petites maisons semi-enterrées telles de petites cavernes accueillante ou encore aménagées dans des conteneurs de récupération.

Ces habitations toutes différentes forment un village où les habitants partagent du temps et des espaces de vie commune : la terrasse du restaurant, un espace ombragé pour la pratique du yoga, une piscine naturelle, …
La visite touche pour nous à sa fin et nous repartons enchantés de ce petit paradis. Avec l’agréable impression d’avoir vécu une aventure utopiste en compagnie de personnes qui prônent le partage comme mode de vie. L’impression d’avoir passé un court séjour en dehors du temps, à l’abri des mécanismes de la société de consommation.